Les conseils de mars 2023 ; L'Abeille Noire

Travaux au rucher en mars 2023

Les abeilles noires travaillent comme jamais, grâce au températures relativement clémentes, le pollen de narcissescrocus et perce-neige (la fin des perce-neige), entre autres, rentre. Nous sommes en mars, l'élevage a repris et nous avons déjà du couvain operculé. Attention, la visite de mars, si nous la faisons doit être furtive afin de ne pas refroidir le couvain. Il faut qu'il fasse 15°C en moyenne trois jours consécutivement et que les abeilles volent toute la journée, pas une demi-heure ou une heure, qu'il ne gèle pas la nuit, que la journée de visite soit très peu venteuse. Le but sera de savoir si la reine pond si la ruche est en bonne santé et si les réserves sont suffisantes pour tenir face à un retour du froid possible et que tout se passe pour le mieux. Pour être sûr d'aller vite, ayez tout votre matériel à portée de mains. Les ruches doivent rester ouvertes le moins de temps possible.

A cette époque de l'année, si votre reine n'est pas marquée, pour ceux qui ont des difficultés à la trouver, c'est le moment de le faire. En effet, la population dans la ruche est souvent faible à cette époque. Les abeilles d'hiver commencent à mourir et les jeunes abeilles sont toujours à l'état de couvain. C'est donc plus facile pour repèrer cette reine et la marquer si on la voit. Attention, lors de cette visite furtive, la priorité n'est pas de trouver la reine à tout prix. C'est une visite rapide, souvenez-vous-en ! Si vous la trouvez, tant mieux. Si elle est marquée, ce sera plus facile lors du reste de la saison de la retrouver si vous devez par exemple la remplacer ou créer un essaim artificiel en sachant dans quelle partie la reine sera. Si vous ne trouvez pas la reine mais qu'il y a du couvain ou des oeufs, vous serez rassurés.

Attention, à cette époque de l'année, il n'y a pas encore de faux bourdons. Blesser ou pire, tuer la reine sera dramatique pour la colonie. chaque année, des apiculteur nous appelle à l'aide pour obtenir une reine noire de remplacement car il ont perdus la leur. Il est évidant qu'à cette époque, nous n'allons pas orpheliner nos colonies pour remplacer une reine tuée accidentellement lors d'une visite.

Par contre, pour ceux qui ont besoin de faux-bourdons tôt dans l'année, c'est fin mars qu'il faut glisser les cadres à mâles dans les ruches. Soit ceux-ci étaient conservés depuis l'année passée, soit gaufrés en cellules de mâles ou simplement amorcés sur quelques centimètres au-dessus du cadre, les abeilles construiront elles-mêmes les rayons en alvéoles de mâles. Il faut le faire 50 jours en amont pour avoir des mâles mâtures et en pleine forme pour l'accouplement. On place les cadres à mâles en rive du couvain. Quand ils sont pondus, on peut les placer au centre du couvain et éventuellement replacer deux autres cadres en périphérie de celui-ci. Si on fait un élevage intense de mâle comme par exemple pour saturer une zone de station de fécondation, on aura intérêt à placer de la pâte protéinée pour aider les nourrices.

Avant de refermer les ruches, pour autant que cela n'ait pas été déjà fait, nous réaliserons un traitement à base d'acide oxalique pour éliminer les varroas qui auront passé l'hiver dans les colonies. 

Pour rappel, une colonie en hivernage ne consomme que quelques grammes de miel par jour. Ce grammage augmente au fil des jours au fur et à mesure que l'élevage reprend pour atteindre plusieurs centaines de grammes quotidiennement. Pour chauffer le couvain à 35°C il faut beaucoup plus d'énergie que pour chauffer la grappe hivernale. Le volant de nourriture doit donc être présent en permanence et d'autant plus à présent. Nous avons la chance d'élever des abeilles noires, très économes, c'est rare quand ce volant de miel operculé n'est pas présent. Si cela devait tout de même arriver (je pense aux petites colonies qui n'ont pas construit beaucoup de rayons comme une Warré par exemple qui hivernerait sur 6 à 8 rayons dans 1 seul élément ou les colonies en Mini-Plus) il faudra leur présenter de la pâte de candi car il serait dommage de perdre une colonie prometteuse à cette époque de l'année. Pour penser à donner du sirop, il faut au moins 15°C de température pour voir les abeilles monter dans les nourrisseurs. Attention avec le sirop, si la pluie s'installe et que les abeilles restent confinées dans la ruche, elles pourraient bien entrer en fièvre d'essaimage.

Étant donné qu'à cette époque de l'année, les rentrées de nectar sont encore trop faibles pour faire des provisions, elles mangent plus que ce qu’elles peuvent stocker, nous surveillerons de très près les réserves qui restent à nos abeilles. Plusieurs méthodes s'offrent à nous. On peut soupeser les ruches et estimer si la colonie est lourde ou non, on peut bien sûr peser les ruches avec un peson ou avec une balance, on peut enlever le plateau couvre cadre et estimer le miel operculé en regardant par-dessus les lattes. Si on désire ne pas trop déranger les abeilles en ouvrant la ruche, on peut poser un PVC transparent sur le dessus des cadres. En retirant le couvre-cadres, exceptée la lumière, le froid ou les courants d'air ne dérangeront pas les abeilles. Il suffira d'observer au travers du PVC.

En plus d'observer pour voir s'il y a toujours du miel operculé dans le dessus des cadres, on peut estimer aussi le nombre de ruelles occupées par les abeilles et savoir s'il y a du couvain en posant la main sur le PVC. S'il y a de la chaleur qui se dégage c'est qu'il y a du couvain présent. Une bonne indication aussi pour savoir s’il y a du couvain est d’observer les rentrées de pollen en masse lors de belles journées.

Enfin de très courtes visites peuvent être effectuées lorsque les températures se maintiennent à plus de 14 degrés pendant 3 jours d'affilée, partant ensoleillé et non venteux. 

Écrire commentaire

Commentaires: 0