Elever de l'Abeille noire

Situation récente

En matière d'espèces, la situation en Belgique est extrêmement confuse. Chacun élève la race qu’il souhaite. On se trouve dans une zone où cohabitent des colonies de races étrangères et leurs croisements, à côté d’un grand nombre de colonies d’abeilles locales plus ou moins croisées où domine très souvent le type génétique de l’abeille noire indigène.

Une enquête (« audit de l’apiculture ») réalisée en 1994 (il n’y a malheureusement pas de données plus récentes) dans toute la Région wallonne et à Bruxelles donne une image de la situation en matière de races d’abeilles. On constate que l’abeille locale est la mieux représentée; les apiculteurs parlent d’abeille locale lorsqu’ils élèvent une abeille dont ils ne maîtrisent pas la race. Il s’agit d’une abeille noire plus ou moins croisée selon les régions.

Dans ces conditions, l’abeille noire représente bien l’essentiel du pool génétique wallon. La Buckfast est la race « non noire » qui aujourd’hui connaît le plus de succès; en 1994, elle est élevée par près d’un apiculteur sur cinq. Les autres races ont une représentation assez marginale et localisée.

Depuis cette enquête, le paysage apicole a beaucoup évolué en Belgique. C’est l’abeille Buckfast qui a bénéficié du professionnalisme plus développé des apiculteurs wallons et bruxellois parce qu’il s’agit d’une race déjà sélectionnée. Dans le même temps, l’ASBL Mellifica, en 1984, voyait le jour afin de valoriser l’abeille noire auprès des apiculteurs – ils sont nombreux – attachés à l’abeille locale et au patrimoine régional. Pour eux, il est plus important de travailler en harmonie avec la nature, avec une abeille de leur région, rustique et économe, plutôt que de produire un peu plus de miel.

 

 

Exemple d'abeille locale, métissée. Remarquez la différence de couleur d'une abeille par rapport à l'autre; certaines ont un ou des anneaux oranges, d'autres sont brun-noirs, 

Image de l’abeille noire

L’image de l’abeille noire parmi les apiculteurs est contrastée ; de manière générale, l’abeille noire subit les conséquences des croisements qui ont entraîné un comportement et une agressivité peu adaptés à l’apiculture actuelle ; on lui reproche aussi sa faible productivité. Cette mauvaise réputation faite aux abeilles abâtardies est un des facteurs responsables de l’attrait important exercé par les autres races. Mais une abeille noire croisée n’est pas une abeille noire !

Les apiculteurs qui participent aux animations de Mellifica sont très étonnés de constater que l’abeille noire promue par l’association Mellifica est douce, facile à travailler et productive. En fait, ils constatent que l’abeille noire ne correspond pas du tout au portrait négatif colporté par la rumeur.

 

Par ailleurs, de plus en plus d’apiculteurs voient en l’abeille noire une richesse patrimoniale à conserver et éprouvent une réelle satisfaction à élever l’abeille de leur terroir. C’est la motivation essentielle des apiculteurs qui possèdent aujourd’hui de l’abeille noire et aussi d’une grande partie des débutants en apiculture.

Disponibilité de l'abeille noire

Le type d’apiculture pratiqué par les éleveurs d’abeilles noires et les caractéristiques biologiques de cette abeille (ponte économe, population de petite taille) ont pour conséquence qu’il est difficile de se procurer des abeilles noires, ce qui accroît la concurrence des autres races, plus disponibles. Les apiculteurs n’éprouvent en effet aucune difficulté à acquérir des reines ou des colonies s’ils optent pour une race allochtone ou la souche Buckfast, ce qu’ils sont très tentés de faire, surtout depuis 1999 avec les pertes hivernales importantes et récurrentes toutes races confondues.

Convaincu qu'il est important de protéger et perpétuer la race nous faisons tout pour élever des reines de qualité et produire des colonies pour vous.

Source Mellifica