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Contrôle AFSCA d'un rucher ; L'Abeille Noire

Le troisième rendez-vous avec l'AFSCA de l'année s'est achevé sur le rucher de Virelles. Rien que d'évoquer l'acronyme AFSCA , cela fait peur pour beaucoup. Ce moment est vraiment quelque chose de très enrichissant pourtant.

L'agent de l'AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaine Alimentaire) qui a suivi ce rucher à mâles sur Virelles est vraiment un apiculteur confirmé depuis plusieurs dizaines d'années. 

C'est avec beaucoup de compétences, de sérieux et de bienveillance qu'il est venu au rucher pour contrôler la présence ou absence de maladies des abeilles et du couvain, pour aider à développer ou améliorer les techniques apicoles en place. Il visitera avec beaucoup de courage aussi ; les tenues utilisées pour la visite doivent être fort chaudes et inconfortables pour la saison estivale mais obligatoire pour ne pas contaminer vos ruches ou contaminer celle du rucher suivant dans leur tournée. Ce sont d'ailleurs des combi et gants, chaussons, ... jetables.

Ces trois rendez-vous qui étaient programmés sur rendez-vous ont été l'occasion de pouvoir s'ouvrir en toute confiance et ont permis de poser les questions dont les réponses sont parfois nébuleuses et souvent soit approximatives, soit à l'emporte-pièce, soit pleines de préjugés sur les réseaux sociaux. Ces trois rendez-vous successifs permettaient de constater une évolution dans les ruches ou cours d'une saison apicole, pas juste une photo d'un moment, mais un suivi.

Les différents points abordés dans le rucher ont été : .

Le tout sur un suivi de six ruches, les six mêmes pendant les trois visites.

Pour ces visites, le miel n'a pas été analysé. En effet, ce rucher est un rucher à mâles (faux-bourdons) qui sert à renforcer et saturer l'environnement de Virelles et environs pour aider aux fécondations des reines noires. Sur ces ruchers à mâles, je ne récolte pas le miel. Cela permet aux colonies de garder beaucoup plus de faux-bourdons, même en fin de saison. J'applique cette procédure car il faut bien le constater, quand on récolte le miel, même si on nourrit avec un sirop directement après la dernière récolte de l'année, les abeilles sont stressées et expulsent les faux-bourdons très souvent hors de la ruche. Avec des réserves conséquentes, les abeilles sont plus dans l'opulence et les mâles sont tolérés bien plus longtemps dans la saison. Il faut choisir ... faire du miel ou de l'élevage ...

De par ce fait, étant donné que le miel n'est pas distribué dans la chaine alimentaire, son analyse toxicologique ne faisait pas l'objet du contrôle. En effet, le contrôle des denrées alimentaires par l'AFSCA ne se fait que si vous en fournissez à autrui. L'AFSCA contrôlera donc si le produit comporte un risque pour le consommateur. S'il reste dans les ruches, pas besoin de dépenser des frais pour l'analyse. J'avais tout de même demandé s'il pouvait prélever un échantillon dans une ruche et le faire analyser tout de même, la réponse fut négative.

A ce propos, si l'AFSCA vous prend un pot ou plus pour analyses, vous pouvez le facturer à l'AFSCA - si vous avez déclaré une entreprise...

Des suites de tous les bons conseils prodigués par l'agent de contrôle de l'AFSCA, une chose que j'applique désormais systématiquement est la désinfection du matériel qui sert à visiter les ruches en passant de ruche et ruche (tournevis, lève-cadres, spatule, ...), avec un bactéricide, virucide très efficace; de l'alcool à 70°A. Cela permet de limiter la transmission de pathogènes d'une ruche à l'autre, prévenir c'est protéger.

Un deuxième bon conseil est de faire bâtir un maximum de cires fraîches pour le corps de ruche ou étirer un maximum de cire-gaufrées dans un corps. Il est recommandé de remplacer toutes les cires en 3 ans. En 2 ans ce serait encore plus salutaire pour la santé de la colonie, les spores et germes se stockant et s'entassant dans les alvéoles au fur et à mesure de leur vieillissement. Si vous faites le calcul, un cadre gaufré revient à 5€. Est-ce une dépense trop lourde que de remplacer 5 à 6 cadres d'une colonie par an pour avoir des colonies saines ?

J'aurai retenu de ces visites, un agent très minutieux et prodigue en conseils. J'en ai appris beaucoup plus sur les risques liés aux maladies et comment inspecter le couvain correctement pour détecter des soucis éventuels. J'ai à présent pleinement confiance (je n'avais pas d'appriori particuliers avant, je suis rodé à leurs contrôles de par mon métier de responsable de cuisine) en ces agents de contrôle qui sont là vraiment pour le bien-être de nos abeilles et la santé du consommateur et pas là pour brûler les ruches comme beaucoup le prétendent encore trop souvent.

Je ne peux qu'encourager moi-même les autres apiculteurs qui n'ont pas encore fait cette démarche de se déclarer aux services de l'AFSCA. Si comme mon pour mon rucher le rapport final est que les ruches sont saines et que l'évaluation du contrôle est favorable, les voisins peuvent être tranquilles. De même, j'aimerai apprendre que les ruches du voisin et ses pratiques apicoles ne constituent pas un risque pour mes abeilles. Au final, ce sont les abeilles de toute une région qui y gagnent ainsi que la biodiversité. 

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