Mortalité subite des colonies d’abeilles en février ; L’Abeille Noire

La mortalité subite des colonies d'abeilles en février est un problème préoccupant pour de nombreux apiculteurs, malgré les traitements contre le varroa et la fourniture de nourrissement. Cette situation suscite de nombreuses questions et préoccupations qui me reviennent au sein de la communauté apicole. En se penchant sur les causes potentielles de cette mortalité, je pose souvent deux questions simples et il s’avère que deux faits sont récurrents dans les réponses ; il manque du pollen dans les rayons des colonies mortes même si le miel ou sirop et abondant et il y a eu une présence accrue de frelons asiatiques devant les ruches en fin d'été et en automne qui ont été observés.

Que se passe-t-il donc ? Analyse des facteurs contributifs :

Stress en août : La présence abondante de frelons autour des ruches a empêché les abeilles d’été de faire de bonnes réserves de pollen. Le manque de pollen dans les rayons pendant la période estivale peut avoir entraîné un stress important pour les abeilles. Ce stress peut compromettre leur santé globale et affaiblir leur capacité à survivre pendant les mois d'hiver, car pour vivre longtemps, une abeille d’hiver qui sera élevée en août doit avoir de bonnes réserves graisseuses

Manque de réserves graisseuses : Les abeilles élevées en août sont les futures abeilles d'hiver. Pour survivre pendant la saison froide, elles doivent avoir de bonnes réserves graisseuses. Ces réserves sont essentielles pour produire la bouillie larvaire en hiver, à la reprise de l’élevage et pour soutenir la production de la gelée royale via les glandes hypopharyngiennes.

Insuffisance de pollen en stock : Le manque de pollen suffisant dans les réserves des colonies peut également contribuer à la mortalité subite en février. Les abeilles d'hiver faméliques, dépourvues de ressources nutritionnelles adéquates, ne peuvent pas vivre assez longtemps pour passer l'hiver et assurer la transition vers la population de printemps et ne peuvent pas ramener suffisamment de pollen à cette époque pour combler le manque de pollen stocké dans les rayons de la ruche.

Conséquences de la mortalité prématurée des ouvrières hivernales :

La mortalité prématurée des ouvrières en février peut avoir des conséquences graves sur la santé et la survie globale de la colonie. En l'absence d'une population d'abeilles d'hiver robuste, la colonie peut être incapable de maintenir sa chaleur interne et de protéger la reine et les jeunes larves et d’assurer l’élevage de la relève des ouvrières.

En conclusion, la mortalité subite des colonies d'abeilles en février peut être attribuée à une combinaison de facteurs, notamment le stress estival, le déficit de pollen en stock et le manque de réserves graisseuses. Il est crucial pour les apiculteurs de prendre des mesures préventives pour renforcer la santé des colonies tout au long de l'année, en veillant à fournir une alimentation adéquate et en mettant en place des stratégies de gestion des prédateurs potentiels tels que les frelons asiatiques.

Il peut-être utile de combler le manque de protéines, de pollen, en en prélevant avec des trappes à une période où les abeilles en récoltent à profusion, de le congeler pour le restituer, plus tard, en l'incorporant à une pâte de candi faite maison. Voici la recette de ce candi protéiné réalisé "maison".

En comprenant ces facteurs contributifs, les apiculteurs peuvent mieux préparer leurs colonies à affronter les défis de l'hiver et à prospérer au printemps.